Il y a trois salles : une rouge, une bleue, une verte.
Le film que j'ai été voir hier à 17h30 était projeté dans la rouge. Neuf rangées de fauteuils
plus les petites allées latérales.
Le Churchill est un cinéma intime. Avec le Parc, et le dernier-né le Sauvenière, il fait
partie des Grignoux.
Nous étions huit dans la salle, cinq spectatrices et trois spectateurs dont un jeune
homme. Tous, seuls.
J'ai un plaisir fou à renter dans une salle de cinéma.
Du moins dans celles-là, hors des sentiers battus c'est-à-dire des grosses exploitations.
Qui ne défendent, certes pas, les mêmes valeurs. Car c'est aussi un cinéma engagé,
politique. J'aurai l'occasion d'en reparler.
Des festivals tout au long de l'année. Du court-métrage, dessin animé, du film gay
et lesbien, fantastique, festival du Québec, etc.
Des avant-première. Des rencontres avec réalisateurs, acteurs. Des concerts à la
brasserie Sauvenière, parfois un verre offert.
Et l'été, dans ce même cinéma, projections de films en plein air plus concerts en
terrasse intérieure. J'aime !
Le film que j'ai été voir hier à 17h30, projeté dans la salle rouge, avait déjà quitté
l'affiche et je ne pensais pas le voir au cinéma. Mais il est revenu pour quelques
projections en juin.
Hier, dernière séance de Departures.
Comment trouver les mots pour en parler ?
C'est un film qui parle de la mort ou plutôt des morts et de " l'aide au voyage ".
Le dernier voyage.
Daigo, jeune violoncelliste, se retrouve sans emploi alors qu'il venait d'être engagé
dans un orchestre philharmonique. Mais les spectateurs sont rares et l'orchestre est
dissous. Et Daigo, cherchant un nouveau travail, va se retrouver dans l' univers des
morts, des rites qui entourent le décès, lavant les corps, les drapant, les maquillant.
J'ai aimé les gestes, d'une grande beauté, la jeune épouse d'une exquise douceur,
la rencontre entre Daigo et son père, la symbolique du caillou, la musique comme ce
soir de Noël où, pour son patron et sa secrétaire, Daigo joue l'Ave Maria de Schubert...
Aimé ces mots prononcés par le vieil homme, celui qui "allume le feu" :
"La mort est une porte. Pour passer à l'étape suivante."
Absolument magnifique.