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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 21:09


Affronter le soir     
 
                                                                                 
par le chemin désert,
enchaîner les pas
aussi vite que possible                                          
comme un animal aux abois,
comme, dans le jardin,
les oiseaux toujours en état d'alerte,
graines avalées sans quiétude
sauf peut-être sur le gîte temporaire
des branches dénudées.
L'angoisse comme une nuisance,
une entaille, une strangulation.
Fervente, elle bat
dans le ventre serré du noir
où l'ombre des arbres
ne protège de rien,
où la moindre silhouette
serait perçue comme une menace.
Regarder loin devant
là où se trouve l'issue,
le croisement avec la route,
l'ouverture sur l'apaisement.
Happer au passage
un peu de cette terre luisante
sur le bas-côté,
humer la fraîcheur de l'air
qui régénère.
Apercevoir les lueurs qui signent
le retour à la vie.
La peur vaincue,
petite victoire sur soi,
prolonger la balade
sur les trottoirs, au ras des maisons.
Y surpendre un visage, un tableau,
un coin de salon.
Et Noël qui, doucement,
s'invite en hôte de lumière.





























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commentaires

M
<br /> Un beau poème. Suspendons la lampe de Noël dans nos maisons!<br /> Bises amicales<br /> Géraldine<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> Merci Géraldine...La lampe de Noël...Je l'appréhende cette fête...De plus en plus...<br /> Bonne fin de journée, Géraldine...<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> "j'aime le jeu, l'amour... jusqu'au sombre plaisir de la mélancolie", écrivait La Fontaine. Il est des moments où notre pensée n'est plus qu'un amas triste, et nos pas pourtant nous emmènent, nous<br /> entraînent vers cette énergie qui jaillit malgré tout.<br /> D'où vient-elle? Qui est-elle? Sûrement un élan plus fort que nous.<br /> <br /> Ton poème touche en nous cette lame d'angoisse qui borde parfois les chemins empruntés.<br /> Je suis heureuse que tu aies pu y accrocher un tableau, un visage, comme on sourire qui appelle.<br /> <br /> Bisous petit Poucet rêveur.<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> Tes mots sont très beaux, Polly...Merci à toi...<br /> Belle soirée...<br /> <br /> <br />
Q
<br /> Ta fille fait de très belles photos...<br /> <br /> Et ce poème est très beau. J'aime.<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> Merci beaucoup...<br /> <br /> <br />
U
<br /> Très très bien rendue cette peur du noir solitaire....!<br /> Je crois que nous nous sommes tous reconnus dans ton texte, Petit Poucet!<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> Merci, Ut...Je te souhaite une bonne soirée, à la lumière et à la chaleur de la maison...<br /> <br /> <br />
E
<br /> Ce poème me fait penser à mon dernier poème : le jour effacera la nuit..... J'aime beaucoup. Merci<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> J'ai été relire ton poème...Il n'y a pourtant aucun lien entre les deux...Du moins, selon ma popre lecture...Peut-être juste ce jour qui efface la nuit comme la lumière met fin à l'angoisse du<br /> noir...Merci à toi, Eglantine.<br /> <br /> <br />

Se couler vers un ailleurs

Je ne sais vers quel changement je me coule "
  mais le voyage a bel et bien  commencé.
  
Vers un ailleurs où je pourrais me poser,
poser mon corps chaotique et fatigué,
le poids de mes blessures.

Un ailleurs avec des mots
léchés par les vagues 
à moins que ce ne soit par mes larmes.
Car, à portée de regard, comme une évidence: la mer.
A perte d'horizon. La mer. 
Sa rumeur, ses humeurs.
La mer et l'écriture comme subsistance,
pain de mes jours.

Un ailleurs à l'écoute
de ma petite musique intérieure.
A défaut d'une chambre à soi,
inventer symboliquement un espace
qui m'appartienne,
que je puisse habiter à ma façon.
Construction encore bien fragile et hésitante, 
à grands coups de découragement, 
de tentatives maladroites et d'acharnement,
cet endroit se dessine peu à peu. 
Sous mes yeux. Sous les vôtres s'ils s'y posent. 

Espace impalpable qui se voudrait
alcôve sobre et chaude pour y loger 
un peu (le peu) de ce que je suis. 
Espace impalpable mais vivant
comme un battement d'aile.


      
         
Oui, le voyage a bel et bien commencé.

                                                        
                              
                      21 juillet 2009                          

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