8 décembre 2009
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Affronter le soir
par le chemin désert,
enchaîner les pas
aussi vite que possible
comme un animal aux abois,
comme, dans le jardin,
les oiseaux toujours en état d'alerte,
graines avalées sans quiétude
sauf peut-être sur le gîte temporaire
des branches dénudées.
L'angoisse comme une nuisance,
une entaille, une strangulation.
Fervente, elle bat
dans le ventre serré du noir
où l'ombre des arbres
ne protège de rien,
où la moindre silhouette
serait perçue comme une menace.
Regarder loin devant
là où se trouve l'issue,
le croisement avec la route,
l'ouverture sur l'apaisement.
Happer au passage
un peu de cette terre luisante
sur le bas-côté,
humer la fraîcheur de l'air
qui régénère.
Apercevoir les lueurs qui signent
le retour à la vie.
La peur vaincue,
petite victoire sur soi,
prolonger la balade
sur les trottoirs, au ras des maisons.
Y surpendre un visage, un tableau,
un coin de salon.
Et Noël qui, doucement,
s'invite en hôte de lumière.