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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 21:00


                                                                                         Pour Oeil-de-Nuit





Tu touches le fond
    ton pied frôle la vase
         - feuilles et cailloux mêlés -
            sombre nasse gluante
au-dessus de toi
    l'eau a refermé son corps sur le tien
rien n'apparaîtra de ta fin
que cette bulle allant crever la surface
     trop opaque pour renvoyer les nuages

Tu as touché le fond

Mais tu n'es pas seul
     ta main en retiendrait d'autres
tu peux donner ce coup de talon vital
             remonter

Tu vas retraverser les couches liquides
et reprendre ta nage malhabile
              vers l'île


                                                  


                                                                      
   Feux dans la nuit
                                                                       
                                                                         Colette Nys-Mazure






 

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commentaires

B
<br /> Merci d'être venue en ce moment difficile pour moi, c'est pourquoi ce poème me parle tant;je prends même la nage malhabile pourvu qu'elle nous éloigne du fond. Je passe parfois en silence car je<br /> n'ai plus les mots( ils sont encore loin dans la bourrasque)mais je te remercie de ton soutien. balaline<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> Je suis désolée alors de ne pas avoir été plus présente. Oui, Balaline, vas-y, éloigne-toi du fond chaque jour de plus en plus...Et que les mots reviennent même pour dire la bourrasque.<br /> Je vais penser fort à toi.<br /> <br /> <br />
O
<br /> Très joli.<br /> J'aime beaucoup.<br /> <br /> Et toi non plus, tu n'es pas seule.<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> Oeil-de-Nuit ? C'est bien toi qui reviens pointer ton museau par ici ? Je suis heureuse que tu aimes ce texte. Il m'a donné envie d'acheter le recueil d'où il est tiré et je l'ai commandé.<br /> Tu sais combien j'aime Colette...Je sais que je ne suis pas seule...Merci d'être passé...<br /> <br /> <br />
J
<br /> Tant qu'on est vivant ,il y a toujours quelque chose à tenter quand on touche le fond .<br /> Compter sur les autres , c'est bien , mais la vie m'a appris que dans ces circonstances là , il faut avant tout se prendre en charge soi même .<br /> L'aide de l'autre n'est qu'une aide .<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> Je le crois aussi. Merci Jean.<br /> <br /> <br />
D
<br /> " Parfois, la nuit, on a froid. On a rêvé de ces bras, de ce visage contre le sien. La main ne rencontre que le vide. Un flux, un raz-de-marée d'antan......... Rien que le silence résonnant creux,<br /> douloureux....... Comme c'est difficile de se mettre à la place d'un autre..... "<br /> <br /> "Parfois, la nuit - Colette Nys-Mazure" extrait de "Tu n'es pas seul"<br /> <br /> J'aime à penser que l'on n'est jamais aussi seul qu'on le croit..<br /> Belle après midi et bises vers toi Poucet<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> Alors tu l'as aussi, celui-là...Et sûrement d'autres encore...<br /> C'est bon cette connivence.<br /> Merci Danièle.<br /> <br /> <br />
T
<br /> c'est important de ne pas être seul<br /> besos<br /> tilk<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> Dans le sens "abandonné des autres" oui...<br /> Merci, Tilk.<br /> <br /> <br />

Se couler vers un ailleurs

Je ne sais vers quel changement je me coule "
  mais le voyage a bel et bien  commencé.
  
Vers un ailleurs où je pourrais me poser,
poser mon corps chaotique et fatigué,
le poids de mes blessures.

Un ailleurs avec des mots
léchés par les vagues 
à moins que ce ne soit par mes larmes.
Car, à portée de regard, comme une évidence: la mer.
A perte d'horizon. La mer. 
Sa rumeur, ses humeurs.
La mer et l'écriture comme subsistance,
pain de mes jours.

Un ailleurs à l'écoute
de ma petite musique intérieure.
A défaut d'une chambre à soi,
inventer symboliquement un espace
qui m'appartienne,
que je puisse habiter à ma façon.
Construction encore bien fragile et hésitante, 
à grands coups de découragement, 
de tentatives maladroites et d'acharnement,
cet endroit se dessine peu à peu. 
Sous mes yeux. Sous les vôtres s'ils s'y posent. 

Espace impalpable qui se voudrait
alcôve sobre et chaude pour y loger 
un peu (le peu) de ce que je suis. 
Espace impalpable mais vivant
comme un battement d'aile.


      
         
Oui, le voyage a bel et bien commencé.

                                                        
                              
                      21 juillet 2009                          

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