Je viens vous dire bonjour ou bonsoir, selon que vous vous trouviez d'un côté ou l'autre
de la Terre.
Juste quelques mots parce que je suis tellement touchée par les vôtres.
Je n'en peux plus. Ainsi pourrais-je résumer l'état d'épuisement dans lequel je me trouve.
Ou pour le dire autrement, à la manière de Le Clézio, "Je me promène en grand marasme
et accablement".
A la manière de Colette Nys-Mazure, ce serait "Sous la façade du vêtement, personne".
Il n'y a rien d'autre à ajouter. Pas de ressourcement mais une profonde, insidieuse
déprime qui prend, à ses heures, des allures de désespoir. Avec des larmes. Des marées
de larmes. Au regard du quotidien que je deviens incapable d'assumer.
Au regard d'une vie qui ressemble à un beau gâchis. A tous points de vue. Une vie ratée.
Cela ferait un beau titre de livre.
Au regard des silences, de tous les silences qui m'entourent, des abandons, des murs que
certains dressent envers et contre tout.
Je me sens usée jusqu'à la corde. L'impression de ressembler à un vieux tissu décati.
Mis à part mes enfants, je vis dans une immense solitude.
Il n'y a jamais personne pour m'inviter à prendre un verre, à aller au cinéma.
Dans cette obscurité, comme si j'étais au fond d'un puits, vos mots me parviennent
comme des pétales de fleurs parfumés de douceur et de baume pour le coeur.
Vous ne pouvez pas imaginer à quel point j'y suis sensible.
Merci, un immense merci pour tous les mots déposés. Je répondrai à quelques-uns.
Merci pour tous les passages, les nombreux passages en silence comme ceux de Lali.
Un merci particulier, la main sur le coeur, pour Jean et Bindou qui sont revenus et pour
toutes celles qui ont déployé quelques mots, à plusieurs reprises. Qui viennent teinter
ma détresse de couleurs vives et chaudes. Je ne vais pas vous nommer toutes, j'écrirai à
plusieurs en particulier. Mais laissez-moi vous dire que je suis infiniment touchée par
ces marques d'amitié, pratiquement les seules que je possède.
Si je reviens, ce sera pour vous.
Je vous embrasse.