31 octobre 2009
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Matin. Petit-déjeuner. Seule l'horloge brise le silence.
Parfois un bruit venu d'ailleurs, étouffé.
Le pain dans ma bouche, le petit bol de café chaud, ma respiration.
Mouvements lents qui s'éveillent au jour. Lumière sans ton chaud,
sans l'éclaboussure du soleil. Ciel velouté de nuages.
Que ta nuit soit douce m'a écrit Erellwen à une heure du matin.
Et c'est comme si elle m'invitait à parler de cette nuit, cette première nuit où il n'est pas rentré dormir. C'était la dernière où j'aurais pu sentir sa présence à côté de moi mais il m'avait prévenu qu'il ne rentrerait peut-être pas. Il n'est pas rentré et il ne rentrera plus. Tout à l'heure il me rendra la clé, emportera les caisses qui encombrent le salon.
Fin d'une longue, très longue histoire.
J'ai bien dormi en dépit des quelques réveils. Je me suis étirée avec bonheur avant de me lever, gestes que je réprimais depuis tellement longtemps, osant à peine bouger dans cette promiscuité dérangeante. La chambre était devenue un cloaque où nous dormions ensemble faute de mieux. Le lit où nous ne partagions que notre distance sans nous frôler, était devenu le lieu suprême de notre indigence.
J'aimerais un lit neuf, vierge de tout passage.
Mais je n'ai pas les moyens de m'en offrir un
alors il me faudra composer avec ce qui est,
voir ce lit comme un palimpseste
où se déposera désormais
la seule empreinte de mon corps.
Pour une autre vie dans ma vie.