D'autres instants d'exception...
Dimanche dernier, sur une scène aussi mais beaucoup plus intimiste...
Ma cadette participait à sa dernière évaluation publique à l'Académie,
dans la section des Arts de la Parole.
Un beau parcours qu'elle a suivi jusqu'au bout : cinq années de diction
et neuf années de déclamation.
Pour la fin de son cursus, elle avait carte blanche. S'en est donné à coeur joie...
Au total : quatre contes, deux slams, un texte audio (enregistré ) et un poème
, en vers, écrit par sa soeur aînée.
Le tout sur trois lieux scéniques.
Plus des textes de Baudelaire, Dubillard et un module Prévert présentés à deux ,
à trois et à quatre, et un extrait d' "Alice au pays des merveilles".
Dans la cafétaria, investie pour la première fois comme lieu de scène :
" La montagne aux trois questions ", conte de sagesse de Béatrice Tanaka.
"Il était une fois un jeune étudiant très malheureux..."
Avant-scène : Alice au pays des merveilles
Le chapelier toqué, le loir endormi, le lièvre de Mars, Alice.
Sur la scène où, pour la première fois également, les spectateurs
ont été invités à prendre place :
Le blues de l'instituteur - Grand Corps Malade
Le texte audio ma fille voulait ussi absolument le faire. Malgré sa longueur.
Elle avait été fortement touchée à la lecture de cette petite plaquette achetée
à la Foire du Livre.
Une façon de donner sa voix aux mots d'une jeune fille dont on ne connait
que le prénom ou ce qui en tient lieu.
J'ai été émue en entendant ma fille terminer par " A toi, Guersande."
Une façon de lui rendre publiquement hommage.
"Quelques temps après le suicide de deux adolescentes, défenestrées du dix-septième étage
d'un HLM de banlieue, nous recevions ces pages d'une jeune fille de 16 ans, sans titre, sans
adresse, sans identité.
Les premiers mots : avant de partir ; à la fin, un prénom : guersande. Ce témoignage étrange,
peut-être écrit en une seule nuit, à la manière d'une lettre ou d'un télégramme, d'un message
ultime, nous a violemment émus. Nous avons attendu, cherché un signe de sa provenance :
rien. Si nous décidons aujourd'hui de le publier, dans sa forme exacte et presque anonyme,
c'est hors de tout propos extérieur à lui-même - médiatique, sociologique ou littéraire.
Cette jeune fille, semble-t-il, était seule. Elle a crié seule. Un cri ne dit pas qu'il crie : il crie."
Mardi, ma fille a reçu le "retour" du jury :
elle a obtenu l'excellence pour l'ensemble de sa prestation !
Un bonheur !
Comme il n'est pas légal de publier ces photos sans l'avis des jeunes interprètes
et après accord passé avec ma fille, elles seront retirées d'ici une semaine.