8 décembre 2009
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Je m'enfonce chaque fois avec un bonheur évident
dans cette "Fraction d'éternité" que j'avais très tôt, évoquée, ( ici,
et là ), Fraction d'éternité où les mots en prose sont d'une richesse au moins
égale aux poèmes en vis-à-vis, où le titre à lui seul est porteur de vie,
d'absolu, de mystère.
Je relis page 64 :
Les poèmes viennent ou ne viennent pas.
Si on bouge pour les attraper, ils s'envolent
comme des papillons, qui ne se laissent pas guider
et choisissent seuls l'endroit où ils se posent.
Si les artistes ont parfois un drôle de caractère,
c'est sans doute pour ça : ils ignorent pourquoi
le paillon est venu, ils nes savent pas s'il reviendra.
Les plus beaux ne viennent pas souvent - quelques-uns
dans une vie, avec un peu de chance. Le reste, c'est du
bricolage. Il faut bien vivre.
Pour tout arranger, les poèmes, quand ils sont réussis,
personne ne les comprend vraiment. Leurs significations
changent selon l'humeur, la lumière...Ils ne sont pas là
pour être compris. Ce sont eux qui nous comprennent.
Page 24 :
Ces longues conversations la nuit, le plus souvent par téléphone.
Beaucoup de poèmes sont nés dans leur sillage. Plus tard, les mots
se posent. On peut écrire. (Je veux dire : rendre la vie lisible, ce qui
est un premier pas dans l'art de la rendre vivable).
Francis Dannemark